Accra, 18 août, 2025 / 10:40 AM
Le Préfet du Dicastère pour la Communication du Vatican a appelé à la régulation de l’Intelligence Artificielle (IA) et a invité les participants au Congrès de l’Union Catholique Africaine de la Presse (UCAP), qui se tient dans la capitale du Ghana, Accra, à œuvrer pour que l’IA soit mise au service des valeurs humaines.
Dans son message lu lors de la cérémonie d’ouverture du Congrès de l’UCAP, organisé du 10 au 17 août, le Dr Paolo Ruffini a indiqué que la proposition de réguler l’IA vise à ce que la technologie serve l’humanité dans la vérité et l’honnêteté, et garantisse la sauvegarde des valeurs humaines.
« La question que nous nous posons de manière réaliste est de savoir comment les algorithmes, et les machines qui les traitent, peuvent servir l’humanité, dans la vérité, la connaissance, la conscience et la beauté, et partager ces valeurs », a déclaré le Dr Ruffini dans son message adressé aux participants du Congrès de l’UCAP à l’Institut ghanéen de gestion et d’administration publique (GIMPA).
En réponse, le responsable du Vatican a affirmé : « La réponse réside dans la prévention : empêcher que les algorithmes et leurs processeurs ne créent un système de domination qui pulvérise tout, en ignorant le vrai, le juste et le beau. »
Le responsable du Vatican a plaidé pour « un système qui empêche l’effacement des responsabilités, qui au contraire simule les émotions et finit par tisser une toile où l’unicité individuelle est sacrifiée avec la dignité personnelle ».
Perçue comme un système de domination, a poursuivi le Dr Ruffini, « l’IA est à tort considérée comme infaillible, invulnérable et omnisciente – en contradiction même avec le présupposé scientifique qui la fonde –, à savoir que la machine peut décomposer des fonctions cognitives complexes en éléments mécaniques simples. Nous sommes à la croisée des chemins. »
Dans son message lu par Mgr Janvier Yameogo, le Préfet du Dicastère pour la Communication a ajouté que si l’impact à court terme de l’IA dépend de ceux qui la contrôlent, son impact à long terme dépend de sa capacité, ou non, à être contrôlée.
Il a expliqué : « La question est de savoir si le développement de l’intelligence artificielle peut nous aider à devenir plus humains ou au contraire nous amener à dévaloriser notre humanité et de quelle manière ; comment elle renforcera et rendra plus vraies les relations entre individus, les communautés plus cohésives ; ou comment elle augmentera la solitude de ceux qui sont déjà seuls, nous privant tous de la chaleur que seule une communication authentique peut offrir. »
Pour le Dr Ruffini, « la question fondamentale ne concerne pas les machines mais les personnes – la relation entre les êtres humains et les algorithmes. Et ce n’est pas une question abstraite. Cela concerne précisément nos vies, notre liberté et notre libre arbitre. »
Il a poursuivi en expliquant que cela « concerne le pouvoir de ceux qui contrôlent les systèmes de calcul. Cela concerne aussi la relation entre ceux qui font les calculs et ceux sur qui les calculs sont faits, ainsi que les critères de calcul. »
Le contrôle de l’IA, a-t-il précisé, « touche à la limite entre ce qui peut être calculé (un chiffre) et ce qui ne peut pas l’être ; car il ne s’agit pas d’un chiffre mais de la vie, qui est unique et infinie. »
Face à toutes les incertitudes suscitées par l’IA, le responsable du Vatican a souligné : « Ce qui nous est demandé, c’est de vivre pleinement nos vies, et non de manière mécanique, sans craindre les défis et les dons de l’existence. »
« Nous devons lire et raconter l’histoire avec l’intelligence du cœur, avec la sagesse de l’amour, sans confondre les moyens et les fins, la vérité et le mensonge, l’intuition et les calculs. Ce qui nous est demandé, c’est de rester humains. Et de le devenir toujours davantage », a-t-il ajouté.
Organisé sous le thème : « Équilibrer le progrès technologique et la préservation des valeurs humaines à l’ère de l’intelligence artificielle (IA) », le Congrès du 10 au 17 août a rassemblé des chercheurs, des experts, des décideurs politiques, des chefs d’entreprise et des journalistes venus de tout le continent.
Le Congrès vise à examiner comment les nouvelles technologies des médias et l’intelligence artificielle transforment la communication et influencent la vie quotidienne. Les débats portent sur des stratégies pour protéger l’éthique, la dignité et la justice dans la pratique médiatique.
En abordant un large éventail de questions, les participants doivent formuler des recommandations pour guider les gouvernements, les organisations médiatiques et la société dans son ensemble. Les conclusions du Congrès orienteront les futurs programmes de formation et les lignes directrices professionnelles de l’UCAP.
Dans son message, le Préfet du Dicastère pour la Communication a exprimé l’espoir que l’objectif du Congrès, tel qu’énoncé dans son thème, soit pleinement atteint.
Pour l’Église en Afrique, le Dr Ruffini a ajouté : « Ce Congrès continental est aussi une occasion privilégiée de témoigner de notre foi en Jésus-Christ, qui crée l’unité dans la diversité. »
« Je souhaite que les travaux du Congrès se déroulent harmonieusement, tant au niveau des discussions sur les enjeux actuels que des rapports sur les activités de l’UCAP dans les entités nationales, et naturellement dans l’esprit de l’Église-Famille de Dieu », a-t-il affirmé.
Le responsable du Vatican a imploré : « Que l’esprit de pardon mutuel, de réconciliation, d’inclusion et de participation nourrisse vos efforts pour relever les défis et pour choisir les responsables appelés à diriger l’UCAP au niveau continental, afin de toujours favoriser la communion. »
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